Église Verte

Publié le par Ensemble paroissial Pibrac et Brax

Église Verte

Homélie 25 septembre

Nb 11, 25-29

Ps18

Jc 5, 1-6

Mc 9, 38-43, 45, 47_48

 

L’occasion de chute. Lorsque notre pied dévisse nous tombons lorsque notre comportement s’écarte de l’Esprit de Dieu qui habite notre cœur ce lien de la paix entre nous et la Création dont parle saint Paul dans la deuxième lettre aux Éphésiens, sans cela nous pouvons déséquilibrer tout autour de nous. « une seule pensée de l’homme vaut plus que l’univers tout entier » dit Jean de la Croix parce que cette pensée est le miroir de l’Esprit de Dieu

La première lecture pose bien les choses si le peuple tout entier était un peuple de prophètes c’est-à-dire un peuple rempli de l’Esprit, le monde s’équilibrerait, la nature produirait son fruit simplement, dans la paix du cœur des hommes. Cette paix est caractéristique du Laudato si de saint François elle est sa joie parfaite. Même dans l’épreuve saint François ne quitte pas cet état de paix et de joie. Comment peut-il parler aux oiseaux ? Simplement parce qu’il est dans cette paix profonde comme l’Adam du paradis à qui Dieu a donné la capacité de nommer les animaux c’est-à-dire à les connaître dans leur être même c’est cela que veut dire nommer en hébreu : épeler l’être.

Alors, cette vie doit on la vivre selon la chair ou selon l’esprit si comme dit saint Jacques nous amassons des richesses matérielles, charnelles nous dévions, nous exploitons abusivement le jardin qui nous est donné de cultiver. Nous forçons la nature même à rendre un fruit presqu’artificiellement si nous n’avons en vue que de remplir nos greniers nous participons à ce jour de massacre dont parle l’apôtre.  Vous avez mené sur terre une vie de luxe et de délices, et vous vous êtes rassasiés au jour du massacre. Pour cet instant de jouissance l’on met en péril toute la création. Le consumérisme intégral

Cette conscience aiguë et nécessaire d’être responsable chacun individuellement de notre environnement humain et naturel est une conscience avant tout spirituelle. Le livre des Nombres met à jour la nécessité pour chacun de se laisser habiter par l’Esprit de Dieu, d’être prophète dans le sens d’être éclairé spirituellement dans notre comportement et dans notre travail afin d’éviter la chute

Le terme chute en grec se dit Scandalon d’où le mot scandale ce terme a pour racine kampto qui signifie fléchir, courber

La chute c’est le fléchissement, c’est finalement l’abandon de la conscience, l’abandon de Dieu, de notre responsabilité et si c’est mon œil qui par une vision impure me fait fléchir il vaudrait mieux que je sois aveugle. La première lecture dit l’éloignement de Dieu le fléchissement qui a nécessité Moïse et les prophètes, si l’homme était resté debout l’Esprit serait en lui presque naturellement

Ce fléchissement se dit en hébreu dachah qui signifie exil c’est le terme utilisé dans la Torah pour indiquer l’exil d’Adam et Ève du jardin Le fléchissement, la chute c’est se mettre en exil de soi-même

Et le relèvement ne peut venir que de Dieu que par l’Esprit de Dieu comme le dit David dans le psaume 74 : Ce n'est pas du levant ni du couchant, ni du désert, que vient le relèvement. Non, c'est Dieu qui jugera : il abaisse les uns, les autres il les relève.

Notre monde est en crise l’urgence climatique et même sanitaire trouvent dans cet évangile d’aujourd’hui un éclairage. Les métaphores de Jésus sont rudes, brutales on pourrait dire radicales mais elles invitent à accepter ce relèvement qui ne viendra pas du levant ou du couchant mais de nous-même en laissant l’Esprit nous inspirer et nous souffler la bonne attitude.

La loi naturelle est redoutable tout se paye cash comme l’on dit vulgairement la moindre erreur peut provoquer un ouragan Jésus nous invite à une remise en question complète de nos faits et gestes, en nous disant que chacun de nos actes a une répercussion dans l’univers entier chacun de nos gestes à une portée cosmique et si je dévie je peux provoquer une avalanche comme en montagne cependant et ne l’oublions pas Jésus est venu nous apporter la loi de grâce, c’est par cette loi de grâce et non par la loi naturelle que nous sommes sauvés !

Si le mal que nous pouvons faire est un scandale dans le sens grec du terme le peu de bien dont nous sommes capables sera démultiplié par la grâce du Christ.

C’est le sens du verset si vous faites du mal à l’un de ces petits qui croient en moi, c’est-à-dire dont j’habite le cœur et qu’ils soient chrétien ou pas puisque la discussion porte initialement sur celui qui donne un verre d’eau au nom du christ mais qui n’est pas un disciple identifié La loi de grâce c’est la loi du relèvement et notre foi serait vaine si nous ne la mettons pas en pratique car elle redonne vie et rend sage les simples…

Daniel Facerias

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Extrait de l'Oasis n°16 "Tout est lié"

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