Bienheureuse Soeur Marie de Jésus Crucifié
Bienheureuse Soeur Marie de Jésus Crucifié
Soeur Marie de Jésus Crucifié (1846-1878), de son vrai nom Maryam BAOUARDY, est plus connue sous le nom de Maryam, la petite arabe. Cette jeune Galiléenne est née et morte en Palestine, au pays du Christ.
Maryam naît à Abellin, au pied du mont Carmel, le 5 janvier 1846, de parents d'origine libanaise. C'est là qu'elle est baptisée et confirmée le même jour, selon le rite catholique grec-melkite. Orpheline à trois ans, Maryam est adoptée par un oncle qu'elle suit à Alexandrie. Son enfance et son adolescence sont une suite d'épreuves qui vont jusqu'au martyr.
D'Alexandrie à Jérusalem puis à Beyrouth, la main de Dieu l'amène à Marseille.
C'est là, en 1866, qu'elle est admise comme postulante chez les soeurs de Saint Joseph de l'Apparition.
En 1867, elle entre au Carmel de Pau, comme soeur converse.
En 1870, encore novice, elle est envoyée en Inde, à Mangalore, pour y fonder le premier Carmel,
En 1875, après un deuxième séjour à Pau, Maryam repart vers sa terre natale pour fonder un Carmel à Bethléem et à Nazareth. Au cours des travaux, elle se blesse et meurt à la suite de ses blessures.
Le 13 novembre 1983, Soeur Marie de Jésus Crucifié est proclamée Bienheureuse par le Pape Jean-Paul II qui déclare : "Elle n'a cessé de proclamer la paix et de rapprocher les coeurs".
Des liens étroits unissent le Carmel et Bétharram :
- Soeur Marie a comme guide spirituel le père Estrate, père du Sacré-Coeur de Bétharram.
- A deux reprises, elle intervient en faveur de la congrégation fondée par Saint Michel Garicoits : pour l'approbation par le Saint-Siège de la congrégation des prêtres du Sacré-Coeur, et en confiant l'aumônerie du Carmel de Bethléem aux pères de Bétharram.
- Maryam prie ainsi : "Seigneur, faites que Betharram et le Carmel de Pau, tant qu'ils existent, soient deux branches unies."
Aujourd'hui, le Carmel de Pau est devenu la Maison Saint Michel.
Toute sa vie, Maryam manifeste une ardente dévotion à l'Esprit-Saint; elle s'adresse ainsi à lui:
" C'est vous qui me faites comprendre Jésus. Venez ma consolation, venez ma joie, venez ma paix, ma force, ma lumière. Venez, éclairez moi pour trouver la source où je dois me désaltérer."
Ces autres pensées de Maryam révèlent des constantes de sa vie :
l'humilité du "petit rien", comme elle se définit elle-même, l'obéissance sans limite, et l'amour :
" La Sainteté, ce n'est pas la prière, ni les visions ou les révélations, ni la science de bien parler, ni les pénitences; c'est l'humilité. "
" L'obéissance, c'est tout. L'obéissance est à l'âme ce que l'aile est à l'oiseau. "
"Il n'y a que l'amour qui remplit le coeur de l'homme. "
" L'homme est plus cher à Dieu qu'un fils premier-né."
Il est peu de saints qui aient reçu tant de grâces à un si haut degré et avec cette abondance: stigmates, extasés, connaissance des coeurs, prophéties, possession angélique, et, don inattendu chez une illéttrée, la poésie.
" A qui ressemblerai-je ?
Aux petits oiseaux dans leur nid,
si le père et la mère ne leur portent à manger,
ils meurent de faim.
Ainsi mon âme sans vous, Seigneur ;
elle n'a pas sa nourriture, elle ne peut vivre !
A qui ressemblez-vous, Seigneur ?
A la colombe qui donne à manger à ses petits,
à une tendre mère qui nourrit son petit enfant.
Gardez-moi, Seigneur, en vous pour me donner la vie. "
( Des Clochers de Bouconne » n° 16 juin 1992 )